La sonde Epoxi survole la comète Hartley 2

Publié le par Dimitri Chuard

Événement très attendu, l'ancienne sonde étasunienne Deep Impact, rebaptisée Epoxi pour l'occasion, a survolé ce jeudi 4 novembre vers 15h (heure française) le noyau de la comète Hartley 2, à près de quarante millions de kilomètres de la Terre.

Depuis bientôt deux mois, la comète 103P/Hartley 2 occupe le devant de la scène astronomique. Jeune et active comète verte, elle a fait le bonheur des astrophotographes amateurs. Quant aux professionnels, ils attendaient beaucoup des observations que réaliserait la mission Epoxi. “Nous voyons ce qu'aucun humain n'avait jamais vu, c'est extraordinaire !” a déclaré l'un des responsables de la mission. “Maintenant, il va falloir que nous analysions tout cela en détails.”

En plus de réaliser des prises de vues rapprochées, la sonde a effectué toute une série de mesures (température de surface, composition de la chevelure...). Plusieurs télescopes au sol et satellites ont aussi été mobilisés pour une campagne d'observation exceptionnelle.

D'ores et déjà, une première analyse des clichés obtenus a mis en évidence une étonnante ressemblance entre la comète Hartley 2 et l'astéroïde Itokawa. Exploré en 2005 par la sonde japonaise Hayabusa, Itokawa avait alors montré une surface où alternaient des zones lisses recouvertes de poussière et des zones rocailleuses. C'est exactement ce que l'on observe sur 103P/Hartley 2 ! Ce constat vient conforter de récentes simulations numériques montrant que d'anciennes comètes ont pu migrer dans la ceinture d'astéroïdes lors du grand bombardement tardif. Itokawa pourrait avoir fait les frais de ce bouleversement survenu dans le Système solaire il y a 4 milliards d'années.

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Avec ce survol, les agences spatiales ajoutent une cinquième comète à leur tableau de chasse. Petit rappel des précédentes missions.

Le 14 mars 1986, la sonde européenne Giotto passait à 600 km du noyau de la comète de Halley,  la plus célèbre des comètes, qui permit de valider la théorie de la gravitation d'Isaac Newton en 1758. Les astronomes ont alors eu la surprise de découvrir que ce corps de 16 km était plus sombre que du charbon ! Halley réfléchit en effet seulement 3% de la lumière du Soleil. Un constat inattendu pour un astre habituellement décrit comme une boule de neige sale.

Puis en septembre 2001, la sonde étasunienne Deep Space 1 rencontrait la comète Borrelly. Les images dévoilèrent un objet très allongé, aux terrains très variés. Deux caractéristiques que l'on retrouve sur la comète Hartley 2.

Enfin le 2 janvier 2004, c'était au tour de la sonde Stardust de la NASA de traverser la queue de Wild 2. Objectif : rapporter sur Terre quelques poussières cométaires. 72 images du noyau sont alors enregistrées. Celui-ci, large de 5 km, montre une surface accidentée, avec notamment un cratère large de près de 2 km. Pour identifier les particules revenues sur Terre dans le gel d'une petite capsule, la NASA a fait appel aux internautes volontaires avec le projet Stardust@home, un projet qui a permis de découvrir des acides aminés. Stardust, rebaptisée NExT, continue sa route vers la comète Tempel 1, qu'elle rencontrera le 14 février 2011. Un astre déjà survolé et percuté par Epoxi (à l'époque nommée Deep Impact).

Quant au prochain rendez-vous, il est annoncé pour 2014, lorsque la sonde Rosetta réalisera une grande première en se satellisant autour de la comète Churyumov-Gerasimenko. Elle déposera également un atterrisseur à sa surface. Ce sera alors le point d'orgue de cette mission lancée en 2004, qui a déjà à son actif quelques beaux faits d'armes, comme le survol de l'astéroïde Lutetia en juillet 2010.

Sources : NASA, C&E et FS

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